"Il faut avoir encore quelques chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse." F. Nietzsche


mardi 23 février 2010

Le vent soufflait d'Ouest

Hier, le vent soufflait d’Ouest.

On en sentait l’air iodé de la mer, pourtant trop loin d’ordinaire. Ce bon air me nourrissait, et me rappelait avec bonté le charme de ma presqu’île natale.

La journée s’est terminée avec cette petite sérénité des jours qui vous donnent à regarder l’horizon. Je sentais au fond de moi, ou du moins au milieu, que j’allais vers un abandon rassurant. J’enjambais une sorte de barrière mentale, sans trop avoir conscience d’où je mettais les pieds.
Mais peu m’importait car je voulais vivre.

Je me suis ainsi réveillé ce matin d’un sommeil qui jusqu’alors avait le respect de ne pas se rappeler à moi une fois les yeux ouverts. Je comprends maintenant pourquoi.
J’avais rêvé d’A. Non pas comme une évocation, une apparition ou une présence, mais bien d’elle. Je ne saurais pas vraiment me souvenir de ce qui s’est déroulé dans ce monde intérieur. Mais aujourd’hui j’ai ce bleu dans l’âme, marqué du sceau de mes rêves.

Incapable de me lever, seul l’arrêt automatique de la radio m’a poussé hors du lit, par résignation. Je ne pouvais pas revenir sur ce qui avait été rêvé. Je ne pouvais pas rêver autre chose. Je ne pouvais pas…

Debout alors dans ma chambre, ou plutôt assis, je prenais mon café dans l’espoir d’y trouver quelque chose qui me tire vers le jour qui vient. Mais je n’y ai trouvé que quelques sanglots, l’âme trop lasse de lutter contre la tristesse, décuvant durement du royaume des rêves.

Ce matin la moindre molécule sait me rappeler avec créativité tout ce qu’il y a derrière moi, à la manière de l’incantation de Noir Désir dans « Nous n’avons fait que fuir » :
« Puis des anciens charmes qui te remontent enfin du dernier des « je t’aime » ».

Toutes ces complicités que l’on construit au cours d’une histoire d’amour doivent-elles pour autant se déconstruire en sanglots ?

J’aimerais un jour ne plus avoir à pleurer.

Le vent d’Ouest ne souffle plus.

3 commentaires:

  1. Très chouette ce blog !!!continu c'est très agréable de te lire mais je te souhaite cependant de retrouver de la joie dans ta vie...meme si je sais que certains passages de la vie ne s y prete pas vraiment...
    Courage, tout passe tout s 'arrange...

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  2. Merci beaucoup!
    Ca me fait plaisir.
    Cela dit c'est surtout un exutoire, je ne suis pas non plus complètement déprimé. Ce billet est particulièrement glauque il faut le dire... comme ces émotions ce matin.

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  3. Dérape, s'enroule, pourri de malheur, pourrie chaleur, et me devient familier le chant des automates.

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