"Il faut avoir encore quelques chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse." F. Nietzsche


dimanche 21 février 2010

L'éclosion

Un flot me prenait, m’emportait… La sueur n’arrêtait pas mes pas. Je dansais fiévreusement, démesurément, pleinement. Je dansais comme on chante ! Je chantais comme on danse !

Un éloge aux cris premiers transportait mes veines, et tout suivait. L’adrénaline des folies douces noyait mes moindres pulsions coercitives. Plus RIEN ne me retenait d’exprimer mes envies. Celui que je tais d’ordinaire sournoisement était en ce jour sacré ma propre personne.
Je transpirais d’existence comme on pleurs d’habitude par désespoir.

Ces chants qui exultent à ma place chaque jour quand je m’enivre de musique, venaient chatouiller mes cordes vocales, raisonnant dans ma poitrine pour mieux faire vibrer mon âme. Le blues, la bossa nova, le jazz, la folk, la musique des Balkans, les chansons de Brel ou d’Aznavour, même le métal… tous ceux doux chants qui démangent chaque jour mes pulsions profondes et parlent un langage que seule mon âme semble comprendre sans m’initier, tous ces doux chants prenaient tournure en moi dans de somptueuses volutes sonores que les mouvements d’amis précieux magnifiaient de mille gestes exquis dans leurs danses. Si la beauté avait un nom, on aurait pu nommer ce jour.

Tous ces chants étaient miens. L’espace d’une transe je bourdonnais d’extase.

Mais ce jour n’est pas encore né. Et je ressens profondément que moi non plus.

Un jour j’éclorerai de moi-même, et ce jour aura un nom !

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