Ce manifeste sous forme de petite histoire fait écho à celui du parfait salop et ne pourrait être compris autrement.
Petit préambule : j’écris volontairement salop et non salaud, par volonté de rappeler ce qu’on a tendance à ne mettre que sur le dos des femmes dans ces trahisons et parce qu’on ne parlera pas de salaude. Or je voudrais ce débat universel, quand bien même nous discutions de relations homosexuelles. Rien dans tout cela n’est inné, tout n’est que fait social et vécu personnel.
Un nouveau jour gris qui faisait encore douter qu’il s’était levé, le Golem s’exclama en son fort intérieur. C’est ainsi que naquît cette conversation inédite qui mobilisait les pensées plus ou moins inavouées de Sylvio, Luc Pierre, le Golem, et Freud qui passait par là.
Ce manuscrit, retranscrit par un lâche scribouillard qui décidément n’avait pas d’entrain pour travailler, à moins que ce ne soit du courage qui lui manquait, fût parait-il, retrouvé à côté d’un petit tas d’argile et d’une corde au nœud déjà trop coulant…
« Ainsi le Golem se lança, grandiloquent :
- Je vais t’en donner du Sylvio, je vais te montrer qu’il est lâche et vain d’être un salop, fût-il parfait, Monsieur Pierre !
C’est à ce moment que Sylvio qui avait trop longtemps contenu à l'insu de ce monde sa sourde vérité, s’emporta :
- Je ne vous fais pas ouvertement rêver Mesdemoiselles, du moins pas avant de me connaître.
Je ne suis pas le playboy qui attire de par son assurance manifeste.
Ma maladresse ne sait trahir que l’importance que l’on peut avoir à mes yeux.
Je suis celui qui te fait pitié quand tu n’es pas même capable de voir que tu es tout autant pour moi la caricature de ce que je trouve abjecte!
Je suis celui dont tu imagines la vie pour moins te trouver vide!
Pour autant je ne suis pas le Prince Charmant, ou du moins pas plus que toute personne sur cette Terre qui puisse correspondre à une autre.
La nonchalance parfois méprisante des salops, que certains ou certaines croient être positivement contagieuse, et espèreraient même pouvoir attraper comme on chope la syphilis, n’est en réalité qu’un miroir de leur manque de confiance en eux qu’il me blesserait de leur montrer trop violemment ou avec un mépris souverain comme certains indélicats ne se privent pas de leur manquer de respect. Et c’est bien cette violence qui pourrait pousser certains « amis » à me menacer de me tuer si je faisais du mal à ma compagne. C’est bien cette violence ambiante qui fait croire au parfait salop que c’est la seule façon raisonnable d’agir pour vivre au mieux!
J’aimerais renforcer mon estime de moi aussi facilement qu’un Luc Pierre libidineux lâché dans une soirée, mais j’ai du reste pour moi plus de respect si je suis en mesure d’en avoir pour les autres. La vie comme le temps viennent déposer trop souvent les malentendus comme un linceul sur les histoires. Je ne suis pas pressé de jouer de la faucheuse sur ma vie en niant l’altérité dans mes amours. M’enfermer dans une solitude affective perpétuelle trop éclairée par les manques que je ne ferais que reproduire, à chaque nouvelle conquête, ne serait que pulsions destructrices!
Alors que Sylvio commençait à prendre un peu trop en pitié son salop à force d’en parler, Luc Pierre the famous s’enorgueillait dans un nouveau billet de la visite fulgurante que ses frasques suscitaient :
- Mais au fait, s’exclamait le petit Luc Pierre, mon blog est number one !
- C’est parce qu’il fait appelle à la palette des désirs plus ou moins refoulés qu’il y a au fond de chacun d’entre nous, lui répondît nonchalamment Freud, excédé, en retournant se pogner au paradis, convoquant une fois de trop pour l’évoquer dans ces lignes des images érotiques d’un autre temps. Mais en aucun cas parce qu’il révèlerait les aspirations ou dégouts profonds de chacun, reprit l’analyste. Il évoque à chacun son rapport à l’amour, à la vie et aux rapports humains, au travers de la sexualité, et c’est tout ce qu’il questionne. Il est trop facile de confondre désirs et aspirations mon petit, sauf pour haranguer les badauds. Tu es populaire, là tu as ce que tu veux? Quand tu jouiras de t’enfoncer un pied de chaise dans l’cul en feignant de déféquer, là tu pourras atteindre le niveau de ma première patiente. Pour le moment on dirait que tu cherches Maman !
Alors le Golem alla prêcher dans son désert :
- Grand bien vous en fasse de maudire après coup le salop que vous avez laissé vous prendre dans ce bar : le maudire de vous être laissée prendre … pour une conne bien sûr.
Mais merci à toi Luc Pierre de t’être mis à jour pour mieux montrer ce que peut être un salop, et implicitement que chacun peut faire des erreurs et avoir ses propres faiblesses, jusqu’à même se construire un personnage pour se les justifier.
Grand bien t’en fasse de te sentir mieux en agissant de la sorte, mais cela n’appartient qu’à toi de t’enfermer dans un tel fonctionnement, et je plains les victimes de ton hypocrisie en pensant avec aigreur par exemple à ton plan cul du nouvel an, totalement manipulée.
Quand n’auras-tu plus envie de détruire quelque chose de beau, mais de prendre ta vie en main plutôt que tes couilles ?
Arf… mais je sais bien qu’au fond, tout le monde se déplace sur cet éventail déployé entre deux opposés d’apparat.
Tout en nuances, nous nous balançons dans la lueur des chambres noirs, changeant de personnage tour en tour dans le cliché de nos vies. »