"Il faut avoir encore quelques chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse." F. Nietzsche


mercredi 3 février 2010

Presque vivant

Découvrez la playlist Presque vivant avec Nina Simone


Jeudi 28 janvier:

Presque cette impression d’être vivant, en sortant du cinéma ce soir.
Cette impression subreptice qui vous prend l’âme comme les impressions de déjà-vu.
Mais impossible de savoir ce qui est au final la cause de mon émoi, ce qui me touche en cet instant.
L'abandon peut-être ?
L'abandon enfin ?

Serait-ce ce qui m’a touché du bout des synapses ?

Serait-ce la frustration de ne pas avoir saisi ce qui passait, aussi complètement que l’aurait voulu l’âme de petit garçon qu’il y a au fond de moi ?

Cette fois cela sentait l’espoir de s’en sortir.
Sortir du carcan des idées mortes, mais lourdes comme des cadavres.
Je suis parfois le Colonel Chabert de ma vie !

Alors je ressasse encore et encore les mêmes souvenirs, ces impressions tronquées par la douleur et le désespoir.
Je bloque vainement sur ces feuilles mortes en croyant mordicus avoir affaire à l’arbre.
L’automne n’est pas beau à voir quand on n’a pas l’âme à la désuétude. Ou peut-être l’hiver, je ne sais plus…
Il y a de ces déclics d’abandon qui montrent trop cruellement qu’on ne tient bien souvent pas à la vie de la bonne manière.

L’apaisement si viscéralement recherché me poussait déjà dans mes jours sombres il y a bien longtemps à croire de loin en la vertu du suicide.

Conneries de romantiques !



Longtemps je croyais, et je le crois toujours au fond de moi, que les enfants étaient heureux car bien loin de ces préoccupations existentielles.
Mais c’était une erreur de ma part.
Du peu que mon esprit me laisse m’en souvenir, j’ai toujours eu ces tensions internes. Voilà pourquoi j’attends tellement de ces années que je vie.

Et si mon histoire avec A. m’a montré à quel point on pouvait passer au-delà de ces questions triviales, je m’en suis tellement délecté que je me suis reclus, loin de ce qui faisait mon terreau premier, loin de mes nourritures terrestres.
Croyant échapper à cette quête incessante, à cette cause de tant d’inadaptations à ce cher monde qui m’entoure, la musique tout comme la quête du beau ont fané sur mon arbre, et moi avec.

Nous sommes des saules pleureurs qui par moment, avec la complicité du vent tempétueux, mélangeons nos feuilles en parfaite harmonie pour mieux assourdir nos peurs premières.
Wild is the wind !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire